La Guinée : Mission 2006 | |||
Poêle économe en bois simplifié selon Gérard BoninFiche technique |
Objectifs : efficacité et moindre coût. Cette solution est réalisable sans électricité et sans outillage sophistiqué. La cuve est taillée dans une tôle de 50 x 17 cm et de 1.5 mm d'épaisseur et pliée avec un marteau sur un angle en pierre. Une autre tôle plus fine, la jupe, vient entourer la casserole. L'outil est complété par une isolation construite avec les matériaux que l'on trouvera sur place : brique, terre, pierre Un petit grillage métallique permettra de surélever le bois dans la cuve. Sous la cuve, on pourra installer une tôle de récupération. Après de nombreux essais, le rendement obtenu se situe entre 30 et 40% à comparer avec le rendement de 3 à 6% pour le feu sur 3 pierres. Le coût de cette solution est de l'ordre de 3 euros. La maintenance est simplifiée : chaque élément peut être changé facilement. La décoration peut être faite par l'utilisateur. |
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Prendre une tôle d'acier d'épaisseur 20/10 (épaisseur minimum 15/10).
Plan de la jupe Indications pour la construction de l'isolant en terre séchée Deux briques latérales 20 x 10 x 20 cm
Evaluation des coûts des divers sous-ensembles potentiels La transportabilité du poêle a une justification sanitaire. En
effet, lorsque lon allume un feu, une quantité de fumée importante se dégage.
Cette fumée est dûe à lhumidité des matériaux (combustible et enveloppe) et
elle est présente pendant toute la phase de montée en température de la structure.
Cette fumée noircit très rapidement le local dans lequel on opère, elle dépose des
quantités de particules de suie qui rendent latmosphère âcre et désagréable,
elle est de plus très toxique, nocive pour lorganisme humain ( poumons, bronches et
yeux
). Durée de vie des poêles économes |
Essai du 26 jan 06
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Courbes de montée en température : Déclenchement Anti monte lait--------------x-------------------------I-----------------------------------------------° Ebullition----------------x-----------------------I---------------------------------------------°-------- Evaporation------------x------------------I-------------------------------------°---------------------- Début fumée---------x--------------I------------------------°----------------------------------------- Eau chaude---------x----------I------------------°----------------------------------------------------- Casserole Ext.chaud---------x-------I-----------°----------------------------------------------------------------- Eau tiède-------x-----I-------°------------------------------------------------------------------------- Flammes------x---I---° --------------------------------------------------------------------------------- Minutes 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Légende : courbe x : Expérience sur le gaz de cuisine courbe I : Expérience à laide des différents prototypes construits courbe ° : Expérience sur un feu extérieur trois pierres |
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Ces courbes indiquent les temps pour parvenir à ébullition selon les
différents types de feu du plus sophistiqué au plus rudimentaire. Ces courbes relevées
plusieurs fois sont très reproductibles elle représentent le temps nécessaire pour
vaincre lensemble des inerties thermiques (structure, casserole, masse deau). Les différents types de prototypes envisagés sont tous regroupés autour de la courbe I avec une très faible dispersion. Les plus grandes dispersions sont observées pour le feu 3 pierres et sont très liées aux conditions atmosphériques (vent, force et direction). |
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Feu trois pierres : Quantité de bois brulé au bout de
40mn : entre 750 et 1250gr Quantité deau évaporée : = 100gr Pseudo rendement : 3 à 6% |
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Poêle boisseau : Quantité de bois brulé
au bout de 40mn : = 700gr Quantité deau évaporée : 200gr Pseudo rendement : 18%
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Poêle optimisé : Quantité de bois brulé au bout de
40 mn : 220gr = Qb = 320gr Quantité deau évaporée : 220 = Qe = 330gr Pseudo rendement : de 25 à 38% Linformation donnée par les femmes du village de Pambal après essai du poêle Winiarsky, jugé très satisfaisant : « nous avons utilisé 3 morceaux de bois là où auparavant on en utilisait 10 ! » semble se confirmer. Dans les essais effectués un rapport de 4 (et même de 5) sur le poids de bois a été obtenu le cas est fréquent mais pas toujours acquis il reste à comprendre pourquoi. Le rapport en gain sur le poids de bois se répercute directement sur le rendement exprimé en pourcentage. Nous avons obtenu des rapports de 1 à 6 ! .. |
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Essais Les essais ont été conduits de façon à mettre en évidence lincidence de chacun des constituants sur lefficacité du poêle. Cas 1. Une première série dessais a été faite en utilisant uniquement la cuve métallique. Ceci représente la configuration minimale quil est intéressant de comparer avec le feu trois pierres et dont le coût de réalisation est très faible. Cas 2. Une deuxième série a été réalisée en utilisant la cuve métallique entourée dun isolant constitué de plaques dargile (bonne représentation de ce que seraient des pavés de torchis). Coût de réalisation faible mais nécessitant une opération locale de construction de briques séchées. Cas 3. Une troisième série en superposant, sur cet isolant utilisé comme socle, une jupe métallique entourant la gamelle et servant à canaliser les fumées. Cas 4. Une quatrième série en utilisant la cuve métallique insérée dans une enveloppe métallique servant à la fois de moyen de transport et de jupe métallique. Cas 5.Une cinquième série, reprise du cas 4, en insérant, dans lenveloppe métallique, lisolant du cas 2. Résumé des essais et commentaires Pseudo-rendement (voir définition dans le rapport technique davril mai 2005 ) Cas 1: 22 à 27% moyenne : 25% Cas 2: 28 à 30% moyenne : 29% soit une augmentation de rendement de 18%. Cas 3: 37 à 40% moyenne : 39% soit une nouvelle augmentation de 30% Cas 4: 30 à 33% moyenne : 31% il y a l'effet jupe mais... pas l'effet isolant. Cas 5: 39 à 43% moyenne : 41% cumul de tous les avantages Pour mémoire : Prototypes précédents avec briques plâtrières 25 à 38% Feu trois pierres 3 à 6% Un pseudo rendement de 50% signifie que la moitié de la quantité de chaleur dégagée par la combustion du bois est utilisée pour chauffer leau. Le reste est une quantité de chaleur perdue dans léchauffement des matériaux et de lair environnant. Commentaires Rappelons que la formule utilisée est approximative, car nous navons pas les moyens de mesurer la température du foyer pas plus que celle des différents matériaux ; néanmoins cette formule reste très intéressante pour évaluer et comparer les expériences. Des essais entrepris, on peut déduire : 1- qu'une simple cuve métallique posée à même le sol améliore considérablement le rendement d'un feu trois pierres. On passe de moins de 10% à 25% 2 - que la cuve métallique a une meilleure efficacité que la cuve en brique. 3 - que la jupe canalisant les fumées a une forte importance. 4 - que lisolant entourant la cuve métallique est nécessaire. |
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Variante avec une structure en pierre Autour des 3 pierres du foyer traditionnel, nous avons ajouté sur le coté chargement 2 petites pierres qui soutiennent une grande pierre plate. Puis nous avons colmaté les interstices avec de la terre. Nous aurions pu ajouter une jupe métallique autour de la casserole et une petite plaque droite pour régler le tirage. Les avantages de cette solution sont
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Sources: . Gérard Bonin, rapport technique concernant les poêles économiseurs de bois dans le cadre du projet Notto Gouye Diama au Sénégal, 18 avril 2005, Association AGIR Loire Océan, 11 rue Prinquiau, 44100 NANTES tel 02 40 43 76 81 agir44@wanadoo.fr . Raymond Kammerer, résistance des métaux au feu
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