La CRD de Samaya est située à peu près à 45 km du chef lieu, la préfecture. Elle est limitée par les sous-préfectures de Vigiabé, Mambia, Damaralia, Bandouilla et la préfecture du Dubrika. C'est une région à vocation agro-pastorale.
Ensuite la culture industrielle : on y cultive l'ananas, la banane, l'avocat. C'est les cultures pérennes
Il y a aussi l'alimentation, tel que de riz, le fonio. La base alimentaire à Samaya, c'est le riz, ajouté au maïs, à l'arachide. On fait aussi des cultures maraîchères, la tomate, l'oignon, l'aubergine et autres, les piments surtout.
Samaya, qui abrite les 2 grands barrages hydroélectriques de Kindia, malheureusement, n'a jamais bénéficié des avantages : la sous-préfecture n'est pas électrifiée. Il y a un manque d'eau potable. Les autorités locales se sont battues. Nous espérons peut-être que dans l'avenir nous trouverons de d'eau et de l'électricité. C'est notre espoir.
Il y a 14 districts. Tous ces districts ont leur école primaire, mais il n'y a pas de collège, malheureusement. Nous sommes en train de nous battre dans ce sens. Nous avons demandé dans notre coopération avec Châteaubriant de nous aider à financer une école secondaire. Nous attendons. Nous avons aussi posé le problème au niveau de l'éducation. Nous avons toujours des promesses mais qui ne sont pas encore réalisées...
En ce qui concerne la vie de tous les jours, la population de Samaya est peut-être à 95% cultivateur. C'est la seule activité puisqu'on n'a pas d'électricité pour créer des petits métiers et vous pouvez constater que sur 100 personnes, une seule personne qui fait la menuiserie, la maçonnerie. Les petits métiers ne sont pas pratiqués chez nous.
Les femmes travaillent comme les hommes aux champs. Nous avons un marché hebdomadaire, qui a lieu tous les dimanches. C'est là où tous les villages environnants se rencontrent à Samaya centre pour présenter leurs variétés. Je peux vous avouer que Samaya est une zone de production par excellence, parce qu'il y a beaucoup de bananes, d'avocats, d'oranges, des cultures fruitières. Nous pratiquons la pêche continentale...
Comme je venais de vous le dire tantôt que Samaya est une zone de production par excellence, mais l'état de la route a fait vraiment que les produits périssent dans les plus grandes zones de production, tel que Malea, Ronia, Condeta, Solondo. C'est en 2002 qu'on a procédé au reprofilage du tronçon Koliabe - Samaya sur une distance de 23 km. Mais le tronçon Koneta - Comaya distant de 30 km reste encore à reprofiler. En 2000, l'accès à Samaya n'était pas facile. Parce que, pour y arriver, quand tu quittais le matin, tu arrivais le soir sur une distance de 45 km du chef-lieu de la ville. Mais aujourd'hui, à moins d'une heure, vous pouvez arriver à Samaya. Ca c'est compte tenu que l'état a reprofilé ce tronçon. Et avant, les gens de Samaya allaient tous vers la ville de Conakry et de Kindia. Mais aujourd'hui, ils sont heureux de rester ici, puisque à moins de temps, ils peuvent avoir ce qu'ils avaient besoin en ville. Je crois que Samaya commence à se moderniser un peu par rapport à l'an 2000. Nous avons constaté assez de progrès par la construction du centre de santé et par la circulation intense que les gens vraiment, ils peuvent y vivre paisiblement maintenant à Samaya sans aller vers les grandes villes. Donc, ça diminue l'exode rural.
Les ressortissants et résidants de Samaya se retrouvent pendant les fêtes. Par exemple la fête de tabasci, la fête du Ramadan... Lors de ces fêtes, tous les habitants se retrouvent et dansent au son de la musique. Ils font des prières et des bénédictions pour les résidants et les ressortissants et prient pour le développement de leur localité et pour l'état aussi...
Dans le cadre de l'appui, les ONG tels que APEK, SARA et Guinée 44, appuient notre CRD, soit dans le cadre de la formation des élus locaux ou de l'alphabétisation ou de l'appui aux producteurs du groupement et à l'union.
Tous ces appuis sont d'ordre non seulement financiers, mais techniques aussi. Alors c'est ce qui a fait enregistrer beaucoup de succès à la CRD. C'est l'appui de ces ONG qui a fait évoluer la CRD, puisque avec ces appuis techniques et financiers et ces formations à l'alphabétisation. Nous avons enregistré 98% d'analphabètes dans notre localité. Et grâce à l'appui de ces ONG, le taux a augmenté de près de 25% d'après le dernier constat.
Nous revenons à l'élevage. L'élevage est un secteur économique très important pour Samaya. Le cheptel est très important. Mais avec l'installation du barrage, l'eau a occupé les prairies qui servaient aux pâturages de l'alimentation du bétail. Malgré le nombre croissant de bétail, nous sommes confrontés à d'énormes difficultés, parce que les agriculteurs qui sont sur la montagne, luttent avec les éleveurs qui sont maintenant obligés d'aller sur la montagne. Donc c'est le conflit permanent entre éleveurs et agriculteurs. Et souvent qu'ils posent des problèmes à l'administration. Ces 2 couches qui forment la population de Samaya sont en perpétuel combat sur la montagne. Alors difficilement, on arrive à régler ces problèmes. Aussi, ces mêmes animaux servent à labourer les plaines qui sont vers le bas fonds. On peut compter plus de 100 bêtes qui travaillent dans les bas-fonds ici.
Je parlais tantôt des problèmes entre éleveurs et agriculteurs. C'est pourquoi la direction nationale du développement rural a pris l'initiative de faire des pirogues de transhumance au mois de juin, au mois de décembre. A partir du mois de décembre, ils vont en transhumance dans des coins un peu plus éloignés de nous afin de laisser les maraîchers travailler...
Généralement, les habitants de Samaya déjeunent avec le manioc cuit, de la patate, de la banane cuite, l'iname aussi. C'est le matin.
A midi, les gens consomment le riz. C'est l'aliment de base. Quelquefois, on l'associe au tau. Le tau, c'est du manioc, une sorte de farine de manioc qu'on met au feu, qu'on tape comme une pâte. On prépare la sauce à coté. Le soir, c'est encore le riz, le fonio, le mil. Dans la sauce, il y a notre carpe qu'on pêche dans notre fleuve ici...
Le riz se produit dans le secteur. Mais aussi, on importe le riz. Parce que toutes les forêts jadis donnaient assez de riz sont complètement épuisées. C'est la déforestation totale. Ces montagnes là, ne sont pas régénérées. Ceux qui ont les bas-fonds travaillent dans les bas-fonds. Les autres sont obligés de faire les travaux champêtres. Le rendement est très faible. Ca ne peut plus durer la famille. Les gens sont obligés avec les cultures fruitières, la banane, l'avocat et les oranges qu'ils cueillent, ils envoient au marché rural pour revendre pour payer le riz, le riz importé. Parce que le riz d'ici ne peut plus suffire aux gens.
La population a aussi augmenté. Avant les gens se nourrissaient bien. Maintenant, comme l'eau a envahit toutes les plaines, là où les gens cultivaient le tarot et autre qui complétaient le riz, les gens sont obligés de consommer le riz importé
Leur manger, maintenant c'est le riz. Le tarot et le manioc viennent en complément parce que le manioc et le tarot, ces champs sont dévastés par les bœufs.
Ces bœufs n'ont même pas d'herbe à brouter. Vous voyez le conflit.
CRD: Commune Rurale de Développement
S.A.R.A. : Structure d'Appui aux Réseaux d'Agricultrices/teurs