Les fours solaires

par Martine KAMMERER le 26 février 2005 à Kindia

Martine : Un an, après l'introduction du four solaire et du poêle économe en bois dans la préfecture de Kindia en Guinée, nous avons demandé à Thérèse qui est l'animatrice qui s'est chargée d'encadrer les familles dans lesquelles ces techniques ont été proposées, de nous faire un petit bilan de l'avenir du four solaire et du poêle économe en bois dans la population guinéenne

Extraits

Thésèse : Pour le poêle économe et le four solaire, on a vu d'abord le poêle économe, le four solaire en carton et le four solaire en bois. C'est les 3 poêles qui ont été bien adorés par les paysans dans la zone d'intervention de l'APEK. Ils ont bien aimé. Ils trouvent surtout pour le poêle économe que c'est très intéressant pour eux. Très intéressant parce que ça économise le bois, il y a pas de fumée, t'as pas besoin de te fatiguer, tu es tout près de la marmite à faire rentrer le bois, à pousser du bois comme le foyer traditionnel où ils mettent 3 pierres...

Martine : Est-ce que c'est difficile de trouver du bois aujourd'hui pour le feu en Guinée ?

Thérèse : C'est très difficile. Avant, dans les villages, on peut partir à quelques mètres. Tu envoie ton enfant aller chercher le fagot de bois. Et maintenant, un enfant peut faire des km et des km pour aller chercher un fagot de bois et ramener quelque chose qui n'est pas du tout potable. Tu peux même pas descendre 2 marmites, puisqu'ils utilisent trop de bois.
Après la sensibilisation sur le poêle économe, ils ont bien aimé....

Le four solaire, ils trouvent que c'est reposant. Il faut poser la marmite et tu peux laisser comme ça, surtout qu'ils ont des travaux champêtres, ils peuvent l'amener avec eux sur le champ, poser la marmite et s'occuper du travail, le temps que le riz se prépare.
Seulement, l'inconvénient de ça, ça ne convient pas beaucoup à la manière dont les Guinéens préparent, puisque sur le four solaire, d'abord, il faut tout préparer. Par exemple, pour préparer une sauce, il faut mettre tous les légumes possibles et autres dans la marmite, puis poser une bonne fois pour éviter d'ouvrir trop le four solaire puisque ça baisse la température, la chaleur sort donc. C'est pas intéressant si la chaleur sort. Il faut que ça monte.
C'est tout le problème pour le four solaire. Chez nous ici, tu poses la marmite, il y a le temps pour mettre les légumes, il y a des temps d'intervalle pour mettre les condiments. C'est ça pour le four solaire...

Martine : C'est grâce à cette comparaison que tu penses que la compréhension et l'adhésion des familles aux projets peuvent se faire.

Thérèse : Oui, par exemple, moi, je sais bien que le poêle économe, c'est mieux pour tout le monde. Mais, c'est très important si c'est les femmes eux-mêmes qui le confirment que le poêle est le mieux. On peut pas le donner à tout le monde. Ils auront la possibilité de le financer eux-mêmes pour chercher le poêle à la maison, puisque c'est rentable. Ils consomment moins de bois. Ca les rend riches en fait, le poêle économe. Le bois que tu peux consommer en un mois, sur le poêle économe, il peut le faire en 6 mois. Donc, quand on introduit les poêles économes, on va faire la quantification du bois sur ça comme ils ont fait sur le foyer traditionnel. Eux même, ils pourront nous dire le résultat. Je sais bien qu'ils aiment le poêle économe...

Martine : Dans les mois avenirs, une vingtaine ou une trentaine de familles vont pouvoir tester dans leur vie de tous les jours en permanence

Thérèse : Oui, Les femmes qu'on a sensibilisées et là où on a mis des stères pour quantifier le bois, on va introduire les poêles économes dans ces familles. Ils vont l'utiliser aussi pour faire la comparaison...


Fours solaires et poêles économes